Pour la journée de pré-rentrée de la
communauté éducative du groupe scolaire des Cordeliers, M. Gerbel, chef
d’établissement, a invité Jean Matos, consultant et formateur en éthique
médicale et en éducation affective, relationnelle et sexuelle pour le diocèse
de Rennes. Ce chercheur de la faculté de médecine de Paris-Sarclay a évoqué,
pendant deux heures, la vie affective et sexuelle actuelle des adolescents et
des jeunes adultes.
Dans un premier temps,
Jean Matos dresse un état des lieux des pratiques et modes adolescentes en
matière de sexualité, sans alarmisme mais sans naïveté non plus. L’enjeu est de
faire prendre conscience que ces nouveaux comportements (que beaucoup considère
« comme
un jeu ») existent, peuvent impacter tous les jeunes, dans tous les
milieux, aisés ou défavorisés, croyants ou non. Un constat, parfois
déstabilisant, pour les professeurs, les encadrants éducatifs et les parents.
Pour l’auteur de
« Quand les ados jouent au sexe », c’est d’autant plus important
d’être informé sur cette évolution récente car beaucoup d’adultes ne sont pas
immergés dans ces réalités qu’ils ne soupçonnent parfois même pas. « Or, pour
rejoindre les jeunes, il faut connaître ce à quoi ils sont confrontés »,
souligne Jean Matos. D’autant que ces tendances sont aussi induites par la
société dans son ensemble et qu’Internet possède un effet démultiplicateur
important tout en excluant davantage les parents et autres adultes non
connectés.
A la fin de son
intervention, le chercheur rennais fournit quelques pistes éducatives. « Plutôt que
de fournir des outils ou recettes toutes faites, j’invite à rentrer dans une
démarche d'écoute lucide et bienveillante et de dialogue, appuyée sur les
incontournables que sont l’éducation à la vraie liberté, l’éveil de
l’intériorité, une culture de la confiance. Il s’agit de naviguer entre les
écueils d’une approche moralisante, du copinage ou du silence. L’enjeu pour les
éducateurs est de se mettre eux-mêmes au clair avec ces questions de sexualité
pour pouvoir les aborder en vérité avec les jeunes. »
En conclusion, il garde
des raisons d’espérer, en aidant les jeunes dans la quête du bonheur, par
l’aspiration au beau, au bien et au vrai.