Depuis le
15 mars, un collectif d'élèves s'est constitué pour échanger autour de M.
Gerbel sur la question de la protection de l’environnement et de la
biodiversité. Quelques-uns avaient participé à la manifestation à
l’appel de Greta Thunberg, la jeune suédoise militante pour le climat. L’idée de faire venir un expert de ces questions est arrivée
très vite dans la discussion. M. Gerbel a sollicité Nicolas Hulot qui a accepté
de venir au lycée. Les élèves se sont alors documentés, ont échangé et préparé
toute une série de questions à l’intention de l’ancien ministre de
l’écologie et de la transition énergétique. Il était devant les élèves de
Terminale le jeudi 9 mai en salle visioconférence.
D’emblée le propos est grave. « Nous sommes confrontés au défi de nos
limites » indique Nicolas Hulot.
« On n’a pas beaucoup de temps. On est sur une corde raide et je ne veux
pas me résigner à l’effondrement. Le monde d’hier doit céder la place à celui
de demain. Il y a des solutions. » En étudiant la nature, Nicolas
Hulot a observé que le vivant fonctionnait sur le principe de la solidarité, de
la coopération et de l’alliance, dont l’homme ne peut s’extraire. « L’écologie, c’est un enjeu de
civilisation qui nous oblige à nous interroger sur notre rôle. » Alors,
l’avenir pour les sociétés passe par la solidarité. « Je lance un appel à un saut qualitatif : mettre nos forces
pour protéger le vivant. »
Pas si simple pour la mise en
œuvre. « Comment demander aux pays
en développement d’adopter un mode de développement respectueux de
l’environnement alors que nous sommes surtout responsables du réchauffement
climatique ? » interroge Lucie. « Nous devons les aider à se passer des énergies fossiles qui sont
d’ailleurs source de conflits. Il faut leur donner tous nos brevets et les
accompagner. Additionner les intelligences et ne pas les confronter »
répond Nicolas Hulot qui ne cache pas préférer « des passerelles aux
murs ». Autre question pour Morgan « Comment
concilier le social et l’écologie ? » reprise sous la forme « la
fin du mois et la fin du monde » pour l’ancien ministre. Il n’est pas
contre la baisse de la TVA sur les produits écologiques et une hausse sur les
services à fort impact environnemental.
Mais plus concrètement, les ados
peuvent aussi agir. Militer, favoriser la prise de conscience. « Vous allez avoir ce rôle auprès des
autres lycéens et entreprendre avant votre départ deux ou trois actions »
leur a lancé M. Gerbel. Un projet écologique est déjà en cours depuis deux ans
sur le site de Notre Dame de la Victoire sous la forme d’un jardin. « Des éco-délégués s’en préoccupent.
Une collecte de bouchons plastiques est en cours. Il y a aussi un recyclage de
déchets et une démarche contre le gaspillage alimentaire. » indique
Valérie Georgeault, professeur de SVT. En tout cas ne pas rester inactif. « Avoir le souci de l’engagement,
c’est une source de satisfaction. Tu vois le meilleur de l’humanité. » ajoute Nicolas Hulot.
A la fin de la conférence,
l’ancien ministre a pu échanger de manière plus privilégiée avec le groupe
d’élèves qui avait préparé la conférence puis est monté en salle des
professeurs pour un temps de convivialité où il a pu discuter avec le corps
enseignant.